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Willy Ronis, le petit parisien

Je vous propose de temps en temps de nous arrêter sur une photo connue qui me plaît bien en la décortiquant un peu et en essayant de retrouver son histoire. Je commence ce thème par la photo : “Willy Ronis le petit parisien” qui date de 1952.

La photo…

Willy Ronis photo le petit parisien

Willy Ronis le petit parisien (1952)

Elle est très connue cette photo et c’est normal car elle fonctionne d’emblée. Comment ne pas être accroché par ce petit garçon avec sa jolie frimousse et sa baguette de pain sous le bras.

Elle transmet une joie de vivre, une insouciance de la jeunesse qui emporte l’adhésion. La lumière bien qu’un peu forte met bien en valeur le jeune garçon dont l’ombre et les pieds décollés du sol donnent l’impression qu’il est en apesanteur ce qui accentue le coté léger et insouciant de la scène.

Cette photo a une lecture immédiate sans qu’il soit nécessaire de réfléchir pour l’apprécier. En fait elle nous « parle », elle est l’expression du talent d’un grand photographe comme Willy Ronis.

…et son histoire

Chaque photo à son histoire et celle-ci a la sienne. Willy Ronis était en « chasse » pour un reportage qui s’appelait « Revoir Paris » illustrant le retour dans la capitale d’un parisien vivant à New York. Ce reportage devait mettre en avant des particularités de Paris dont notamment le fameux long pain parisien.

Il fallait donc trouver une illustration de cette particularité parisienne. Willy Ronis est aller « rôder » autour d’une boulangerie de son quartier. Dans la queue il a repéré ce petit garçon avec sa grand mère qui attendait son tour. Son allure et sa frimousse ont séduit le photographe qui a demandé à la grand mère si il pouvait le photographier quand il sortira avec son pain, ce qu’elle a accepté sans difficulté. En passant on peut noter que les temps ont bien changé, je crains qu’aujourd’hui dans des circonstances identiques la réponse serait un refus empreint de méfiance.

Bon revenons à notre petit parisien, Willy Ronis s’est positionné et quand le gamin est sorti avec sa baguette sous le bras il lui a demandé de courir (il a fait sa « course » à 3 reprises) et il a fait cette photo magnifique.

Il s’agit donc d’une « mise en scène », il ne s’agit pas comme on pourrait le croire d’un instantané pris au détour d’une rue. Mais peu importe, cela n’enlève rien à cette très belle photo  et c’est aussi le talent du photographe que de provoquer la situation qui lui permettra de transmettre sa vison.

Pour l’anecdote Willy Ronis n’a jamais revu ce petit garçon devenu homme bien que sa belle mère l’ai contacté suite à la publication d’un livre.

Sources : Livre « Willy Ronis, Ce jour là » publié chez folio. Un petit livre toujours en vente et que je recommande.

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4 commentaires

  1. Une photo mise en scène certe, mais on oublie totalement la technique malgres qques défauts peut être, qui la rende encore plus humaine. L’important c’est l’émotion qui vient chercher l’observateur. Tu soulignes effectivement une grande évolution quant au droit à l’image et à la méfiance urbaine. 2 phénomènes corolaires signes des temps, comme, l’utilisation d’image d’auteur qui induit la problematique de leurs droits.

    1. Bonjour Marc,
      La mise en scène est effectivement anecdotique car la photo est magnifique et c’est ce qui compte. Effectivement aujourd’hui il est assez difficile de faire de la photo de rue sereinement. Cela fait regretter un temps béni ou les personnes étaient à des années lumières de concepts comme le droit à l’image et étaient plutôt contentes de prendre la pose.

      Merci pour ton commentaire.

      A+

    1. Bonjour,
      Il faudrait faire une recherche sur “Willy Ronis” pour voir qui gère les droits et voir si cela est possible. Cette photo a été publiée souvent dans des livres notamment.
      Je n’ai pas d’autre information à vous donner sur le sujet, désolé.

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